2ème dimanche de Carême

Le texte          (Mc 9, 2 – 10) (Les mots en italique sont plus proches de l’original que les mots du missel)

Six jours après (1), Jésus prend avec lui, Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart, sur une haute montagne. Et il fut métamorphosé devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur (2) telle qu’aucun foulon (3) sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Elie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici. Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. » De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur terreur (4). Survint une nuée (5) qui les couvrit de son ombre (6), et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le. »  Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne, Jésus leur recommanda de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit relevé d’entre les morts. Et ils retinrent cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « se relever d’entre les morts ».

(1) Cette indication, que ne reprend pas le missel met en lien avec un passage semblable dans le livre de l’Exode, au chapitre 24.

(2) La blancheur et la luminosité soulignent la gloire divine de Jésus.

(3) Dans l’Antiquité, un foulon était un artisan qui nettoyait les peaux et les tissus en les foulant dans un bassin d’eau additionnée de nitre et de potasse.

(4) Il ne s’agit pas d’inquiétude mais du sentiment de se trouver devant une réalité qui nous dépasse.

(5) Nuée signifie tout simplement un nuage mais peut signifier aussi dans la Bible cette réalité qui à la fois cache et révèle Dieu...

(6) Dans la Bible, l’ombre peut symboliser la présence de Dieu. Pensons au message de l’Ange à Marie, en Luc 1, 30 : « L’Esprit Sant viendra sur toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. »                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

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L’homélie

Remarquons tout d’abord que cette apparition soudaine de Jésus en gloire, en présence d’Elie et de Moïse, est précédée et suivie d’annonces (1) de Jésus sur sa passion prochaine. N’était-il pas important d’assurer que le personnage souffrant que sera Jésus est aussi le « Fils bien-aimé du Père » ? Il allait donc de soi que les disciples l’écoutent avec grande foi, particulièrement quand il leur dit combien sa fin sera douloureuse. La souffrance et la gloire de Jésus ne s’excluent pas mais vont l’une avec l’autre. Jésus vivra les deux. Par la présence  d’Elie et de Moïse, ces deux grands personnages du premier Testament, le récit met un lien entre Jésus et ces  monuments de la Bible que sont la Loi et le prophétisme.

De fait, notre récit s’inspire probablement de ce fameux épisode du livre de l’Exode (2) qu’est la conclusion de l’alliance que Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, offre à son peuple,  Il y a en effet plusieurs points communs : la haute montagne (3), la présence de trois compagnons, la venue de cette nuée, qui à la fois révèle et cache la gloire de Dieu, les six jours avant que Moïse pénètre la nuée, le septième jour. Mais il y a aussi des divergences.

Notre récit se structure autour de deux expériences communes aux trois disciples, entre lesquelles s’intercale la réaction d’incompréhension de Pierre. La première expérience est visuelle et la seconde est auditive. Marc ne décrit que la métamorphose des vêtements de Jésus, qui « devinrent d’une blancheur éclatante ». Dans la tradition apocalyptique, la blancheur est une marque divine, qui touchera aussi les élus. Contrairement à Luc, Marc ne dit rien de l’objet de l’entretien de Jésus avec Moïse et Elie, qui porte sur sa passion prochaine, son « exode ».

Quant à Pierre, les évangiles se plaisent à souligner qu’il comprend rarement le sens des actes et paroles de Jésus. Et pense-t-il sérieusement que des êtres célestes aient besoin de nos tentes ? On comprend d’ailleurs son trouble mais sa proposition d’en rester à cet état de bonheur était probablement pour lui un moyen d’éviter l’avenir si sombre que Jésus venait d’annoncer. Il avait d’ailleurs essayé de protéger Jésus de cette mort violente (4) ! En retour, il avait dû entendre ce terrible « Satan », l’injure suprême que Jésus lui avait lancée (5) !

Survient alors la nuée divine, d’où retentit  une voix annonçant que Jésus est le Fils bien-aimé du Père. La même expression avait servi au baptême mais là, elle était adressée à Jésus seul, tandis qu’ici elle l’est aux trois disciples. Et ce n’est pas pour rien que la voix recommande ici d’écouter Jésus !

Leur expérience divine s’arrête aussi brusquement qu’elle avait commencé. Il n’y a plus de clarté lumineuse, ni de voix, Jésus, pareil à lui-même, est à nouveau seul et dans la nuit. Et enfin « ils le virent » dit le texte. Enfin, nous retrouvons une fois de plus la consigne de silence donnée par Jésus. Elle est ici limitée dans le temps. Les trois disciples devront attendre que le Fils de l’homme ressuscite d’entre les morts, que donc il soit passé par son horrible mort. Car la foi chrétienne porte à la fois sur la mort et sur le « réveil » de Jésus.

(1) Marc 8, 31 – 32 ; 9, 30 – 32 et 10, 32.

(2) Exode 24

(3) La tradition de situer le lieu de la Transfiguration sur le mont Tabor ne repose sur aucun indice sérieux. Cette colline de 300 m, située en Basse-Galilée. n’est en rien une « haute montagne ». .

(4) Voir Marc 8, 32 : Pierre tirant Jésus à  part se mit à le réprimander...

(5) Marc 8, 33. C’est l’unique fois dans les évangiles où Jésus lance une pareille injure à une personne précise, qui, en l’occurrence, est Pierre ! Ni Judas, ni Pilate, ni aucun Grand prêtre, personne n’a jamais reçu semblable injure. Par ailleurs, Jésus a injurié des groupes de personnes. Ainsi scribes et pharisiens hypocrites (Mat 23).

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