dimanche des Rameaux

Evangile du dimanche des Rameaux, Matthieu 26,14-27,65

L’homélie

Chers amis, à l’occasion de cette fête, je vous propose une réflexion sur les souffrances de Jésus durant sa passion, une réflexion sur les signes de vie déjà présents dans la passion, en quoi consistait le chemin de croix et ensuite le long texte de la passion selon Matthieu.

Pourquoi les autorités, juives et romaines, ont-elles soumis Jésus à une mort aussi dégradante ?

En ce dimanche de l’année A, l’Eglise nous invite  à écouter le récit de la passion de Jésus selon Matthieu. A chacun de ces récits, une même question se pose : pourquoi les autorités juives ont-elles infligé à Jésus, avec la permission des autorités romaines, un supplice aussi affreux ? Les Romains le réservaient en effet aux grands criminels étrangers.  Pourquoi, par exemple, ces autorités n’ont-elles pas choisi la lapidation, mise à mort qu’elles avaient le droit d’infliger ? Quant à l’antique accusation catholique que le peuple juif est « déicide », le Concile Vatican II a demandé solennellement pardon pour ce lamentable mensonge.

Essai de réponse.

Pour comprendre ce degré d’horreur voulu par les autorités religieuses juives, il faut faire le lien avec les paroles et les actes de Jésus qui, tous, étaient totalement inacceptables pour elles.  Car leur religion, qui avait connu son apogée au temps des grands prophètes, s’était peu à peu vidée de sa substance. Au temps de Jésus, elle se limitait à exiger des prescriptions rituelles, - comme la quantité obligatoire d’ablutions et de prières par jour et les exigences minutieuses du repos du sabbat et du manger casher -. Cette religion affirmait ainsi que les maladies, infirmités et même la pauvreté étaient dues aux manquements aux règles rituelles, qu’elle appelait « péchés » .  Cette même religion en était venue à affirmer aussi que richesse et bonne santé  étaient signes d’une vie respectueuse des lois.    

De même, enseignait-on, pour avoir une chance de mériter le paradis, les pécheurs devaient absolument implorer le pardon de Dieu par des sacrifices nombreux et très coûteux. Le peuple juif ne voyait dès lors plus Dieu que comme un maître exigeant ou un juge sévère qu'il importait d’amadouer pour échapper au malheur éternel !

Or, à longueur de pages, les évangiles nous montrent combien Jésus prend l’exact contre-pied de cet enseignement et de sa manière de présenter Dieu. Une de ses premières annonces ne fut-elle pas : « Heureux vous les pauvres » ?  Pour Jésus en effet les pauvres, les infirmes, les souffrants, tous ces « pécheurs » étaient les amis de Dieu. De même, alors que les femmes étaient méprisées, Jésus en choisit plusieurs dans son entourage ! Et alors que les enfants aussi étaient méprisés, Jésus affirmait  qu'ils étaient les premiers dans le cœur  de Dieu et que ses disciples avaient à leur ressembler !

Plus encore !  Jésus, loin de condamner les malades comme « pécheurs »,  les soigne et même leur propose de guérir. Loin de menacer, il pardonne. Bref, à celles et ceux à qui les autorités religieuses promettaient la damnation, Jésus annonce la bonne nouvelle que Dieu est proche de chacune et chacun.  Qu'il est un père, un « abba » pour toutes et pour tous.

On comprend qu’un tel prophète, les autorités religieuses ont eu de plus en plus de mal à le supporter. Aussi un jour, prendront-elles la décision radicale : l’empêcher à tout jamais d’encore agir et parler. D'autant que ce « blasphémateur » osait maintenant s'aventurer à Jérusalem et provoquer les autorités en enseignant au temple.   

C’était à ce même temple que le comble s’était  produit : Jésus en avait chassé les changeurs !  On ne pouvait en effet acheter les bêtes pour les sacrifices qu’avec l’argent propre au temple. Voilà donc qu’il s’attaquait aux changeurs et donc aux revenus des grands prêtres !

Mais  la Pâque juive approche.  Les fêtes religieuses se célébrant toujours en famille ou en groupes restreints,  Jésus prévoit de la célébrer avec ses amis et de la présider. Cela se fera dans une salle qu'ils auront aménagée. Par ailleurs, il prend de plus en plus conscience que les autorités religieuses veulent sa mort.  Aussi va-t-il ajouter aux paroles de la Pâque juive, des  paroles surprenantes. Si, comme chaque chef de famille, il brise le pain pour en donner un morceau à chaque participant, il ajoute : « ce pain brisé est mon corps », c’est-à-dire : ‘c'est moi’ dont la vie va être brisée. De même pour la coupe, il la présente à chacun, ajoutant : « ce vin versé dans la coupe, c'est mon sang » c’est-à-dire : ‘c’est moi, dont le sang va couler’.

Enfin, Jésus va prendre  une décision capitale, décision qu’il va mûrir pendant sa prière d’agonie au Jardin des Oliviers.  Il se voit devant un choix radical : ou  rester à Jérusalem alors qu’il y risque la mort, ou quitter ce pays hostile et retourner en Galilée où il sera à l’abri, chez les siens !  Mais quitter Jérusalem, si cela sauve sa vie,  c'est aussi renoncer au plan de Dieu.  Ce plan qui n’est en rien que Jésus doive mourir (comme on nous en a rabattu les oreilles) mais bien plutôt qu’il continue, quoiqu’il lui en coûte, à annoncer au peuple que Dieu est notre  Père à toutes et à tous.  Car si fuir lui assure la vie sauve, cela signifierait abandonner le peuple aux mains de ceux qui l'oppriment par des lois insupportables, soi-disant divines.

J’insiste, éliminons cette idée que la volonté de Dieu, son Père, était que Jésus meure !  Non, la volonté de Dieu est qu'il vive.  Ainsi pourra-t-il continuer à annoncer la bonne nouvelle que Dieu est notre « abba » à toutes et à tous.  Et cela, même si les autorités veulent l'en empêcher  par la violence.  Ce choix infiniment difficile, Jésus le fera donc au creux de sa prière au Jardin des Oliviers.  Et ce ne sera qu’après un long temps de supplication qu’il parviendra à dire : « Que ta volonté se fasse » !  Oui, il continuera sa mission, même si des hommes veulent sa mort.  Jésus refusera donc de fuir. Il restera sur place, sachant bien le risque qu’il encourt. 

Mais déjà la Vie se met à renaître.

Oui, déjà au cœur de la passion, la Vie se manifeste et surgissent ses premiers bourgeons.  La résurrection est déjà en route !  Y contribuent, et c’est totalement inattendu, quelques militaires romains qui sont tous  des païens, quelques disciples, surtout des femmes, et un riche....

Prenons quatre textes suggérant cette vie renaissante :

1/ A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardent Jésus, sont saisis d'une grande frayeur.  Ils disent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » (Matthieu 27, 54)

2/ Il y a là plusieurs femmes qui regardent à distance.  Elles ont suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.  Parmi elles : Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. (Matthieu  27, 55 - 56)

 3/ Le soir venu, arrive un homme riche, originaire d'Arimathie.  Il s’appelle Joseph et est disciple de Jésus. Il ose rencontrer Pilate et lui demander le corps de Jésus.  (Matthieu 27, 57 – 58).  Pilate ordonne de le lui remettre.  Joseph prend alors le corps, l'enveloppe dans un linceul neuf et le dépose dans le tombeau qu'il vient de se faire tailler dans le roc.  Puis il roule une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en va. 

4/ Cependant Marie de Magdala et l'autre Marie restent là, assises, en face du tombeau (Matthieu 27, 61). Ce n’est pas tout ! Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie viennent voir le sépulcre  (Matthieu 28, 1).

En quoi consistait le supplice de la crucifixion ?

Il s’est fait que ce supplice infligé à Jésus était tellement dégradant qu’aucun artiste ne l’a représenté tant qu’il existait encore, c’est-à-dire jusqu’au 5e siècle, époque où disparut l’empire romain d’Occident.  Ce ne fut donc que lorsque s’oublia son degré d’atrocité que des artistes se mirent à le représenter.  Mais ils ne pouvaient alors que laisser libre court à leur imagination.  Il a fallu attendre le 20e siècle pour que, grâce aux fouilles, on en eut des idées plus conformes à sa triste réalité.  Voici donc en quoi probablement il consistait :

1/ Le condamné commençait par recevoir 39 coups de fouet, avec des lanières chargées d’osselets, crochets, clous...

2/ Il était chargé ensuite de la poutre horizontale de la croix qu’il portait jusqu’au lieu des crucifixions où la poutre verticale, haute d’environ 1, 50 m. restait fichée dans le sol.

3/ Il était alors étendu avec les poignets fixés à la poutre horizontale soit par des cordes, soit par des clous.

4/ Les deux poutres étaient alors accrochées l’une à l’autre et à ce moment, le condamné était debout.

5/ On repliait ses jambes en-dessous de son corps, de manière à fixer les pieds sur la poutre verticale.

Accroché par les poignets et les pieds, le condamné cherchait à soulager ses mains en poussant sur ses pieds et vice-versa.  Cela pouvait durer de longues heures, selon l’état de résistance du condamné.

Enfin, soit il mourrait épuisé, soit un soldat lui brisait les jambes.  Ne tenant plus que par les poignets, il mourrait immédiatement d’asphyxie.  On l’enterrait alors sur place...

Le texte

Passion de Jésus Christ selon saint Matthieu

(Les verbes sont mis au présent pour souligner que la passion se passe toujours aujourd’hui.)

Trahison de Judas et célébration de la Pâque

L'un des Douze apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, va trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner si je vous livre Jésus ? » Ils lui proposent trente pièces d'argent.  Dès lors, Judas cherche une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples viennent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? » - « Allez à la ville, leur dit-il, chez un tel, et dites-lui : "Le Maître te fait dire : ‘’Mon temps est proche.  C'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.’’ " »

Les disciples font ce que Jésus leur a prescrit et ils préparent la Pâque.  Le soir venu, Jésus se trouve à table avec les Douze. Il leur dit : « Amen, je vous le dis, l'un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mettent à lui demander l'un après l'autre : « Serait-ce moi, Seigneur? »

Jésus répond : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va comme il est écrit à son sujet. Mais hélas pour l'homme par qui le Fils de l'homme est livré. Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! » Judas, celui qui le livrera, prend la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » - « C'est toi qui l'as dit, » répond Jésus.

Pendant le repas, Jésus prend du pain, prononce la bénédiction, le rompt et le donne à ses disciples. Il dit : « Prenez et mangez : ceci est mon corps. » Puis, il prend une coupe, rend grâce, la leur donne et leur dit : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père. »

 

A Gethsémani, la prière de Jésus et son arrestation

Après avoir chanté les psaumes, ils partent pour le mont des Oliviers. Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous une occasion de chute.  Il est en effet écrit : ‘’Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées.’’  Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

Pierre déclare : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi je ne tomberai jamais. » Jésus lui rétorque : « Amen, je te le dis, Pierre : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Pierre renchérit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. »  Et tous les disciples en disent autant.  Alors Jésus parvient avec eux en un domaine appelé Gethsémani.

                                                                                                                               

Il leur dit : « Restez ici pendant que je m'en vais là-bas pour prier. »

Et il emmène Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée. Il commence à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir.  Demeurez ici et veillez avec moi. » Puis il s'écarte un peu et tombe la face contre terre, priant : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi. Cependant non pas comme je veux mais comme tu veux. » Puis il revient vers ses disciples. Il les trouve endormis.

Il s’adresse à Pierre : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi.  Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation.  L'esprit est ardent mais la chair est faible. » Et il retourne prier une deuxième fois : «Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite. »

Revenu près des disciples, il les trouve à nouveau endormis. Leurs yeux sont lourds de sommeil.  Il les laisse et retourne prier pour la troisième fois. Il répète les mêmes paroles.  Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs.  Levez-vous!  Allons!  Le voici tout proche celui qui me livre. »

Jésus parle encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arrive avec une grande foule armée d'épées et de bâtons. Elle est envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple. Le traître leur a donné un signe : « Celui que j'embrasserai, c'est lui, arrêtez-le. »

Aussitôt, il s'approche de Jésus : « Salut, Rabbi ! » Il l'embrasse. Jésus lui dit : «Ami, fais ta besogne. » Alors, ils s'avancent, mettent la main sur Jésus et l'arrêtent.  Un de ceux qui sont avec Jésus, porte la main à son épée, la tire, frappe le serviteur du grand prêtre et lui tranche l'oreille.

Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée.  Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père qui, aussitôt, mettrait à ma disposition douze légions d'anges ?  Mais alors comment s'accompliraient les Écritures ?  D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »

Et il se tourne vers la troupe : « Suis-je donc un bandit pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons? Chaque jour, j'étais assis dans le temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté.  Mais cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. »

Alors les disciples l'abandonnent tous et s'enfuient.

 

Le procès religieux

  

Ceux qui ont arrêté Jésus l'amènent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui se sont réunis les scribes et les anciens.  Quant à Pierre, il le suit de loin, jusqu'au palais du grand prêtre.  Il entre dans la cour et s'assied avec les serviteurs pour voir comment cela finira.  Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchent un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort.  Ils n'en trouvent pas.  Pourtant beaucoup de faux témoins se sont présentés.  Finalement il s'en présente deux.

L’un dit : « Cet homme a dit : "Je peux détruire le temple de Dieu et, en trois jours, le reconstruire." Alors le grand prêtre se lève et questionne Jésus : « Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ? » Jésus garde le silence. Le grand prêtre insiste : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, dis-nous si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »

Jésus répond : « C'est toi qui l'as dit. Et moi, je vous déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout Puissant et venir sur les nuées du ciel. » Alors le grand prêtre déchire ses vêtements. Il s’exclame : « Il a blasphémé. Pourquoi nous faut-il encore des témoins?  Vous venez d'entendre le blasphème.  Quel est votre avis ? » Tous crient : « Il mérite la mort ! »

Et ils se mettent à lui cracher au visage et à le rouer de coups.  D'autres le giflent en le questionnant : « Fais le prophète, Messie!  Qui est-ce qui t'a frappé ? »

Quant à Pierre, il est assis dehors dans la cour.  Une servante s'approche de lui : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! » - «Je ne sais pas ce que tu veux dire, » répond-il. Comme il s’apprête à sortir, un autre le voit et l’interpelle : « Celui-là était avec Jésus de Nazareth. » - «  Je jure, martèle Pierre, que je ne connais pas cet homme. » Peu après, d’autres encore s'approchent de Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là. D'ailleurs ton accent te trahit. » - « Cet homme, je ne le connais pas, » affirme Pierre.

Aussitôt le coq chante.  Et Pierre se rappelle la parole de Jésus : "Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois."  Il sort et pleure amèrement.

Le remords de Judas

Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tiennent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort. Après l'avoir ligoté, ils l'emmènent pour le livrer à Pilate, le gouverneur.

En le voyant ainsi condamné, Judas, le traître, est pris de remords.  Il rapporte les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens et leur dit : « J'ai péché en livrant à la mort un innocent. » - « Qu'est-ce que ça nous fait ? répondent-ils. Cela te regarde. » Jetant alors les pièces d'argent dans le temple, Judas se retire et va se pendre.

Les chefs des prêtres ramassent l'argent. Ils se disent : « Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang. »  Après délibération, ils achètent avec cette somme le "Champ du Potier" pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le « Champ du sang ».  Ainsi s’accomplit la parole de Jérémie : "Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur l'avait dit. »

Le procès civil

On fait comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur.  Il l'interroge : « Es-tu le roi des Juifs ? » - «  C'est toi qui le dis, » répond Jésus.  Les chefs des prêtres et les anciens se mettent alors à l'accuser mais il ne répond rien.

                                                                                                                      

« Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » demande Pilate. Mais Jésus ne dit plus un mot, si bien que le gouverneur est très étonné. Or, à chaque fête, il a coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demande.  Il y avait là un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.  La foule s'est rassemblée.

« Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas? Ou Jésus qu'on appelle le Messie ? » demande Pilate. Il se rend en effet compte que c'est par jalousie qu'on l'a livré. A ce moment, sa femme intervient : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »

Mais les chefs des prêtres et les anciens poussent la foule à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Pilate redemande : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » – « Barabbas ! » Il insiste : «Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » - « Qu'on le crucifie ! » - «Quel mal a-t-il donc fait ? » - «Qu'on le crucifie ! »

Pilate voit que ses efforts ne servent à rien sinon à augmenter le désordre.  Alors il prend de l'eau et se lave les mains devant la foule, en disant : «Je ne suis pas responsable du sang de cet homme.  Cela vous regarde. » Et la foule de crier : « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants »! Pilate leur relâche alors Barabbas.  Quant à Jésus, il le fait flageller et le leur livre pour qu'il soit crucifié.

Alors les soldats du gouverneur emmènent Jésus dans le prétoire et rassemblent la garde autour de lui. Ils lui enlèvent ses vêtements et le couvrent d'un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressent une couronne et la posent sur sa tête. Ils lui mettent un roseau dans la main droite. Et, pour se moquer, ils s'agenouillent devant lui, ricanant : « Salut, roi des Juifs ! »

Et crachant sur lui, ils prennent le roseau et le frappent à la tête. Après s’être bien moqués de lui, ils lui enlèvent le manteau, lui remettent ses vêtements, et l'emmènent pour le crucifier.

Au calvaire

A peine sortis, ils trouvent un nommé Simon, originaire de Cyrène. Ils le réquisitionnent pour porter la croix. Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire Lieu du Crâne, ou Calvaire, ils donnent à boire à Jésus du mauvais vin.  Il en goûte mais n’en boit pas.

Après l'avoir crucifié, ils se partagent ses vêtements en les tirant au sort.  Puis ils s’asseyent et restent là à le garder. Au-dessus de la tête de Jésus, est accroché le motif de sa condamnation : "Celui-ci est roi des Juifs." En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche. Les passants l'injurient en hochant la tête : « Toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! »

De même, les chefs des prêtres se moquent de lui avec les scribes et les anciens : «  Il en a sauvé d'autres, et il ne peut se sauver lui-même!  N’est-ce pas le roi d'Israël. Qu'il descende de la croix et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu, que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. N’a-t-il pas dit :"Je suis le Fils de Dieu ?"

Les bandits crucifiés avec lui l'insultent de la même manière. A midi, l'obscurité se fait sur toute la terre jusqu'à trois heures.  Vers trois heures, Jésus crie d'une voix forte : «  Éli, Éli, lama sabactani ? » Ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

En l’entendant, quelques-uns de ceux qui sont là disent : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » Aussitôt l'un d'eux court prendre une éponge, la trempe dans une boisson vinaigrée, la met au bout d'un roseau et la lui donne à boire. Mais les autres disent : « Attends!  Nous verrons bien si Élie va venir le sauver. »

Mais Jésus pousse à nouveau un grand cri et rend l'esprit.

Des premiers bourgeons.

Et voici que le rideau du temple se déchire en deux, du haut en bas.  La terre tremble, des rochers se fendent, des tombeaux s'ouvrent. Les corps de nombreux saints qui sont morts ressuscitent. Sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrent dans la ville sainte et se montrent à un grand nombre de gens.

A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardent Jésus, sont saisis d'une grande frayeur. Ils disent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

Il y a là plusieurs femmes qui regardent à distance.  Elles ont suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.  Parmi elles : Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

Le soir venu, arrive un homme riche, originaire d'Arimathie. Il s’appelle Joseph et est disciple de Jésus. Il va trouver Pilate et demande le corps de Jésus.  Pilate ordonne de le lui remettre.  Joseph prend alors le corps, l'enveloppe dans un linceul neuf et le dépose dans le tombeau qu'il vient de se faire tailler dans le roc.  Puis il roule une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en va.  Cependant Marie de Magdala et l'autre Marie restent là, assises, en face du tombeau.

Quand la journée des préparatifs de la fête est achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblent chez Pilate. Ils lui disent : « Seigneur, nous nous sommes rappelés que cet imposteur a dit : "Trois jours après, je ressusciterai."  Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : "Il est ressuscité d'entre les morts."  Cette dernière imposture serait pire que la première. »

« Je vous ai donné une garde, répond Pilate. Allez et organisez la surveillance comme vous l'entendez. » Ils partent donc et assurent la surveillance du tombeau. Ils mettent les scellés sur la pierre et y placent la garde.

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